- Université Paris Diderot France
International audience; Quand les organisateurs de notre congrès m’ont demandé, l’an dernier, d’animer la présente table ronde sur lesquestions « Quels corpus et quels outils d’exploitation de corpus », il s’agissait bien entendu dans leur esprit decorpus et d’outils électroniques. Non que les corpus statiques imprimés soient aujourd’hui sans valeur : ils sont encoreutilisés, quoique rarement. J’avoue d’ailleurs avoir commis moi-même un travail de ce genre. Petite anecdote : il y aplus d’une trentaine d’années, ma Concordance analytique de la Mort le Roi Artu, fut publiée aux Éditions del’Université d’Ottawa en 2 gros volumes, soit un total de pas moins de 2000 pages. Le regretté Kurt Baldinger, l’undes phares de la linguistique romane, dans un compte rendu qu’il fit paraître de mes deux volumes dans la revue denotre société, parla de heidenarbeit, travail de bénédictin. L’expression ne manqua pas de me surprendre, car j’avaisalors pris résolument le parti du numérique et je procédai avec une vitesse et une précision que notre confrère n’avaitsans doute pas pu imaginer. Nous assistions alors aux nouvelles Noces de Philologie et de Mercure, à l’ « allianceheureuse du génie informatique et de l'érudition textuelle »1. Les nouvelles technologies ont apporté au linguiste et auphilologue des aides considérables et des perspectives nouvelles, qui peuvent dérouter ou donner le vertige. Si elles nesauraient remplacer le jugement critique de l’expert, celui-ci, de son côté, ne saurait non plus se passer d’elles àchaque étape de sa recherche.