Résumé: Cette étude se propose d’envisager le silence dans sa dimension pratique, comme une conduite, une prise esthétique ou politique. Nous convoquons plusieurs disciplines - linguistique, anthropologie, sociolinguistique, musicologie, art, etc. – pour pouvoir souligner les fonctions du silence à travers des modalités matérielles, symboliques et politiques faisant appel aussi à l’analyse du discours. Même s’« il n'y a pas de silence absolu » comme l’affirme Cage, on peut toujours inventorier le silence éloquent (Ephratt 2008), le silence psycholinguistique, interactif et socioculturel (Bruneau, 1973) mais aussi sa contrepartie graphique dans l’espace vide, à savoir le blanc typographique (Dessons 2005) ou encore le silence comme élément permettant l’alternance des tours de paroles (Orecchioni 1995) et bien d’autres. Mots-clés: silence, pouvoir, symbolisme, matérialité, stratégie Abstract: This study proposes to consider silence in its practical dimension, as a conduct, an aesthetic or political hold. We investigate several disciplines - linguistics, anthropology, sociolinguistics, musicology, art, etc. – to be able to underline the functions of silence through its material, symbolic and political modalities that also appeal to the analysis of discourse. Even if "there is no absolute silence" as Cage asserts, one can still list various types of silences: the eloquent silence (Ephratt 2008), the psycholinguistic, interactive and socio-cultural silence (Bruneau 1973) or its graphic counterpart, the typographical white (Dessons 2005) as well as silence as the element allowing the alternation of speaking turns (Orecchioni 1995) and many others. Keywords: silence, power, symbolism, materiality, strategy